26-28.9.18 Pour cause d’interférences

26-28 septembre, la Fondation du Doute donne carte blanche à Syntone

Le Bruitagène fait sa présentation performée jeudi 27 septembre (18h30) sur une radio possible, entre collective et expérimentale, critique et ânonnante, qui cherche sa liberté.


« Quand il y a du bruit de fond ou des parasites dans le poste, ce n’est pas nécessairement que quelque chose va mal ! C’est le signe rassurant que les médias sont autant faillibles qu’accessibles. Pour cause d’interférences, nous faisons un pas de côté dans le son. Pour cause d’interférences, notre écoute prend du recul. Pour cause d’interférences, nous avons le plaisir de vous présenter… Pour cause d’interférences ! Les 26, 27 et 28 septembre 2018 à Blois, La Fondation du doute et l’École d’art de Blois donnent carte blanche à Syntone, en coopération avec la radio Studio Zef et l’École de la nature et du paysage, pour trois journées d’exploration radiophonique et trois approches sonores et critiques de ce qui fait interférence aujourd’hui. »

Syntone

Les contre-discours comme interférence (jeudi 27 septembre)

Les radios pirates des années soixante-dix ont paru dans un contexte politique verrouillé par le monopole de la radio d’État. Au discours dominant, des individus et des collectifs ont voulu opposer une contre-culture : d’autres langages, d’autres manières d’entrer en relation avec les auditrices et les auditeurs, par d’autres moyens techniques. C’était une nouvelle façon d’envisager le média radio.

Mais un média quel qu’il soit, au risque de se rendre aussi lourd qu’ennuyeux, peut difficilement perdurer en exposant et en questionnant sans cesse ses rouages. Une exception célèbre fut peut-être l’expérience éphémère de Radio Alice en Italie. En France encore aujourd’hui, quelques radios libres remettent régulièrement leur fonctionnement sur le tapis et consacrent de l’énergie aux débats internes et aux essais. Au sein de ces radios, où la participation à l’antenne est ouverte à une diversité de points de vue et de modes de fabrication, il y a quasiment autant de positionnement ou de non-positionnement par rapport au média que d’émissions.

Mais il existe aussi dans l’ensemble des radios associatives une tendance à l’institutionnalisation. Comme sur le service public même dans sa version la plus déontologique, on officie par habitude, sans se remettre en question. Il arrive – rarement mais heureusement – que la critique puisse s’exercer à l’intérieur même des médias, par des individus ou des collectifs qui connaissent le potentiel créatif du langage et de l’écriture des sons.

14h – 15h : visite de la collection Fluxus

Visite thématique « Le son et Fluxus » dans les collections permanentes de la Fondation du doute, par Marion Louis, médiatrice culturelle.

16h30 – 18h : rencontre avec Radio Mulot

Radio Mulot est une expérience radiophonique clandestine, aussi connue sous le nom de France Museau, née à Paris en 1997 puis grandie dans une autre ville d’Europe jusqu’à aujourd’hui. Au sein du paysage médiatique policé et légalisé, Radio Mulot est unique « dans sa manière d’imbriquer totalement le fond et la forme, au point de devenir un objet d’art à part entière, à écouter comme tel, pour ce qu’il est » (Henri Landré, programmateur musical de Jet FM). Avec son principal animateur, nous découvrirons l’art et la manière de concevoir un flux sonore et d’infiltrer un territoire.

18h30 – 20h : rencontre avec Le Bruitagène

La création sonore engagée, ce serait quoi ? En tout cas, le collectif nantais Le Bruitagène, lui, est véritablement engagé dans la création sonore. À tendance documentaire (mais pas que), les créations du Bruitagène sont diffusées sur de nombreuses antennes associatives francophones, ainsi que sur la RTBF (Belgique) et la RTS (Suisse). Parallèlement à ses créations, Le Bruitagène organise des séances d’écoute publiques et porte la résidence Utopie Sonore depuis 2016, un repaire estival pour la création collective et la transmission de savoir-faire. Rencontre-écoute avec Anaïs Denaux et Aude Rabillon, membres du collectif, sur ce que représente de mener sur du temps long un média sonore et créatif, à têtes chercheuses multiples.